Habitude 4 - ça part mal

Jusqu'à présent, j'ai tenté de choisir des habitudes qui auraient un impact positif sur mon quotidien et qui amélioreraient ma qualité de vie à long terme. Il fallait s'y attendre, j'ai vécu quelques désagréments. Habitude 1 m'a mené à faire un malencontreux accident de poussette (pour lequel j'ai encore une douleur résiduelle au genou), il commence à faire froid dans la salle de bain lorsque je coupe l'eau pour Habitude 2 et... je n'ai pas trouvé de côté négatif à mon Habitude 3.

De tout ces nouveaux comportements acquis, j'étais certaine que de passer la soie dentaire serait le plus difficile à adopter. L'avenir m'a donné raison, le pire est arrivé! Oui, il y a eu le sang qui giclait modérément et la douleur gingivale mais ce ne sont que de petits irritants qui se gèrent facilement. Mon expérience s'est avéré beaucoup plus horrible que ces pécadilles. Cessons de tourner autour du pot, voici l'histoire.

J'étais fatiguée, il était plus de 22h et comme j'étais au jour 1 de mon Habitude 4, j'ai pris toute l'énergie qu'il me restait pour la transformer en motivation et activer mes jambes pour qu'elles me portent jusqu'à la salle de bain. Arrivé à destination, j'ai aisément trouvé le contenant de soie qu'un visiteur avait négligé de ramasser et qui s'est retrouvé, grâce à la loi du qui trouve garde, ma propriété. Après l'avoir enfilé sur mes doigts, j'ai débuté l'harassante tâche. Le tout se déroulait plutôt normalement jusqu'à ce que le problème ce pointe. Ayant peu d'espace entre ma molaire et ma prémolaire, la soie s'est retrouvée prise au piège auprès de ma gencive. N'écoutant que ma hâte d'en avoir terminé, je ne fis ni une ni deux et j'ai donné un petit coup sec vers le bas pour dégager le tout. Je fus alors épouvanté de sentir dans ma bouche un petit quelque chose attérir sur ma langue (ou devrais-je dire alanguir?). Le transférant immédiatement dans ma main, j'ai pu constater qu'un fragment de dent, d'environ 1 mm cube y gisait tristement. Voyant là le début de ma future vie d'édentée, je fus bien triste.

Quoiqu'il en soit, je continuerai fièrement ma résolution... et tenterai d'aller voir un dentiste le plus rapidement possible.

Habitude 4

Mes deux habitudes précédantes n'ont été que très peu motivantes. Demandant peu d'effort, elles ne m'ont point stimulée pleinement. Pour cette quatrième habitude, je vais essayer de changer une routine radicalement! C'est avec appréhension que j'ai pris ma décision. Je vais maintenant m'obliger à faire à tous les jours une action que je déteste, qui prend du temps et qui fait mal. Pour ajouter à mon malheur volontaire, mon corps risque de protester. Je ne serais point étonnée que mon sang tente de quitter le navire quelques gouttes à la fois pour se révolter de la torture nouvelle que je vais lui infliger.

À la satisfaction des professionnels soignants ce que contient un orifice d'environ 100 cm cube (?), sachez qu'à partir d'aujourd'hui je vais entrer dans le club extrêment sélect et peu populaire des gens qui se passe la soie dentaire quotidiennement. Mon sourire, bien que gingival, sera dorénavant étincelant!

Habitude 3, le bilan

Déjà 21 jours d'une alimentation quasi parfaite. Des carottes en papillotes par ci, des tranches de tomates par là et voilà, le quota exigé est atteint. Le plus important, c'est d'avoir au réfrigérateur une quantité suffisante de vrai jus. En fin de journée, oups, il manque deux portions de fruits, l'épicerie ne se fait que le lendemain et il ne reste que des poireaux au frais... pas de problème, le jus de pomme est là pour toi! Un p'tit verre en dessous de la cravate et hop, objectif réussi.
Au départ, j'avais songé me contraindre davantage. Aux cinq portions de fruits et légumes quotidiens (c'est maintenant de l'acquis), je désirais ajouter hebdomadairement deux repas de poissons, un repas végétarien et un minimum de trois variétés de viandes différentes. Je ne me suis contenté que du volet végétal car le reste n'étant pas à tous les jours, je ne pouvais plus adhérer à mon hypothèse de base qui exige 21 jours consécutifs. De plus, un régime aussi directif m'aurait probablement amené à avoir un menu de la semaine répétitif, voir identique d'une semaine à l'autre. Ne voulant pas répéter les comportements parentaux vécu dans ma jeunesse, je suis satisfaite du choix final de mon Habitude 3.
Peut-on maintenant dire que je suis active, écolo et en santé? Oui, tout à fait! On devrait tous avoir un blog de croissance personnelle!

Habitude 1 à 3, la découverte

Ça y est, j'ai trouvé le secret! Non, je ne parle pas du livre à succès sur les mystères des demandes faites à l'univers. Je parle plus humblement du secret menant à la réussite de mes habitudes. Quel est ce secret? Le luxe! J'ai eu la chance ces derniers jours de fréquenter une auberge aux allures rustiques et un hôtel de luxe qui porte sans modestie le titre de château. Pendant ses deux merveilleux séjours, c'est avec une facilité déconcertante que j'ai rempli mes obligations habituelles. Au cours de mon séjour à vocation romantique, le tout s'est fait naturellement, sans même y penser. D'abord Habitude 1, qui est sans contredit la plus difficile à restecter, s'est faite lors d'une promenade champêtre à flan de colline à travers la flore indigène qui est, à ce temps de l'année, exceptionnellement colorée. Habitude 3 a aussi été rassasiée avec plaisir. C'est connu, les repas chics sont toujours accompagnés d'une quantité agréable de fruits et légumes. C'est en dégustant un gargantuesque repas neuf services (oui oui, 9!) que j'ai englouti mes cinq portions recommendées. Habitude 2 est quand à elle toujours aussi facile et légèrement désagréable, peu importe le lieu de privation aquatique.
Mon déplacement professionnel, gracieusement offert par mon employeur pour l'accroissement de mes connaissances, a été très différent. Étant arrivé au lieu d'hébergement deux heures pré-programme, j'ai eu amplement le temps de faire mon 30 minutes de musculation et de stretching sur un lit gigantesque dont la largeur semblait excéder la longeur! J'aurais pu décider d'user de la piscine intérieure, mais puisque je n'ai d'autre maillot que celui de maternité, mon inconscient a délibérement choisi de le laisser à la maison. Comme je fus dans l'obligation de me priver d'une trempette pour Habitude 1, j'ai plutôt entrepris de l'utiliser avec un céleri pour satisfaire Habitude 2. Les repas étant tous offerts sous forme de libre-service, j'ai pu compléter aisément la portion végétale du guide alimentaire canadien. Devant quitter cet établissement haut de gamme le lendemain, il y a eu un rapide retour à la réalité lorsque j'ai du prendre les transports en commun pour revenir à la maison. C'est assis entre la fenêtre et un individu qui, à cause d'une corpulence qui aurait pu convenir à deux personnes, était à demi installé sur mon siège, que je me suis convaincu que je pouvais tout de même profiter de se temps qui m'était alloué pour faire le seul exercice physiquement possible dans un lieu aussi exigu: les bons vieux exercices de Kegel.
Que doit-on tirer de ces expériences? Probablement rien... sinon que c'est possible de s'améliorer partout, mais... s'améliorer dans le luxe, c'est franchement plus agréable!

Habitude 3, incartade

Dernièrement, j'ai été dans la plus majestueuse des grandes surfaces pour acheter des bonbons d'Halloween (que je suis d'ailleurs en train de manger en ce moment même, ce qui fait que la madame est contente). Cette année, pas de friandises haut de gamme, seulement du chimique... à part une étonnante sucrecrie rebelle faite à base de purée de fruit. Non, je ne les compte pas comme une portion de fruits, il n'y a pas assez de ces alléchantes jujubes dans un sachet pour ça. Quoi que si j'en prenait au moins 7 ou 8 paquets...
En achetant les confiseries, je me suis remémorée celles qui bercaient mon enfance d'Halloweeneuse. À cette époque, rares étaient les maisons qui nous offraient la convoitée mini palette de chocolat. Alors, devant me contenter de bonbons distribués par la classe moyenne, j'ai jetté mon dévolue sur une autre douceur plus accessible...
Ce que j'aimais les sucettes Lollies! Presque autant que les Rockets! Par une gentillesse née de son peu d'appétit pour cette gourmandise, une amie m'a fait don d'un gros bocal de ce suçon délicieux l'an passé. Une quantité incalculée de Lollies juste pour moi, merveilleux! Ce que je me suis goinfrée de dextrose et colorant articifiel sur bâton de papier.
J'étais sur mon nuage rose jusqu'à ce la réalité m'éclate au visage, mes suçons et moi étions devenu un vieux couple. Je m'en délectais moins souvent. Je savais qu'ils étaient là, mais je les désirais moins. Les autres bonbons du dépanneur me semblaient beaucoup plus attirants! J'ai même été jusqu'à en consommer une ou deux fois, mais rien de sérieux. Le soir, à la maison, je savais que mes suçons m'attendaient. Qu'un d'entre eux ait le privilège de passivement se faire désintégrer par ma salive devenait exception. Aujourd'hui, il me reste encore des Lollies dans mon garde-manger mais je ne les vois plus. Mes nouvelles jujubes sont plus fraîches et plus appétissantes. Pendant plus de 25 ans, j'ai aimé les sucettes Lollies à saveur de poudre mauve et rose mais maintenant, c'est terminé. Leur goût artificiel tant apprécié me laisse de glace. J'en arrive donc à une conclusion bien connue: il ne faut pas abuser des bonnes choses...
Si seulement quelqu'un pouvait me donner un gros bocal de mini palettes de chocolat.

Habitude 3, le piège

Merveilleux, mon habitude 1 est revenu au galop et ce, malgré la pluie. Il suffit de comprendre que, peu importe la météo, il est possible d'aller faire des commission à pied et c'est réglé!

Habitude 3 est beaucoup plus exigeante que prévu! À l'origine, je croyais que ça se ferait presque tout seul, mais non. Comme pour tout le reste, ça demande un effort. Manger une pomme comme collation d'après-midi, faire des papillotes de légumes pour accompagner le saumon au souper, un verre de jus en soirée... Bah, tout va bien pensez-vous? Non, ce n'est qu'une impression! Le problème, c'est que je ne me suis pas encore adapté. Comme collation d'après-midi, je mange un muffin aux pépites de chocolat, par la suite, je me dis qu'on est déjà rendu à 15h et que je suis toujours à zéro portion de fruits et légumes alors je mange une pomme. Au souper, on mange la même quantité de riz qu'avant, mais on ajoute des légumes. Le soir, d'habitude, c'est un verre d'eau, maintenant, c'est un verre de jus. Bref, je ne mange pas mieux, je mange plus. Il va falloir que je travaille là-dessus dans les jours qui suivent si je ne veux pas faire exploser la balance!

Habitude 3

Après mûre réflexion, j'ai choisi ma troisième habitude. Je vais dorénavant manger au moins 5 fruits ou légumes par jour. Ce n'est pas tout de cueillir des courges, il faut les manger!

Habitude 2, le bilan

Voilà, les 21 jours de la prise de mon habitude 2 sont déjà terminés. Bien que le tout était facile, c'est avec honte mais honnêteté que je dois avouer que... j'ai échoué. Hier, le jour 21, le jour de l'accomplissement, le jour ou cette habitude devait faire partie de mon comportement pour toujours, j'ai oublié de fermer l'eau. N'ayant fait que 20 jours consécutifs, je ne peux pas considérer mon habitude comme étant acquise, il faut tout recommencer. Comme je suis une femme courageuse et énergique (!?), j'ai décidé de continuer malgré tout avec une nouvelle habitude. Ce ne sera pas un double, mais un triple défi!! Je dois ressuciter Habitude 1, recommencer Habitude 2 et débuter Habitude 3.

Puisque la tâche s'annonce colossale, je dois prendre le temps de réfléchir quelques heures à quelle sera mon habitude 3.

Puisqu'il est plus motivant de terminer sur une note positive, sachez que hier, j'ai fait mon 30 minutes d'activité physique en allant cueillir des citrouilles dans un champ de courges. Habitude 1 n'est peut-être pas si morte que ça après tout!

Perte d'une habitude - l'autopsie

Voilà, je m'y attendais et c'est arrivé! Sachez d'abord que mon genou va mieux. J'ai commencé par être vraiment éclopé et, pour bien le montrer au monde entier, j'ai du marcher avec une canne. Cette solution orthopédique étant insuffisante, les anti-inflammatoires sont venus à ma rescousse. Aujourd'hui, tout ça, c'est terminé. Mon genou a retrouvé une taille de guêpe et et je peux marcher pratiquement normalement. La couleur n'est toutefois pas partie. Le tout est resté d'un joli colori mélangeant le jaune et le mauve. J'ai un petit air de Frankestein! Dommage que l'Halloween soit encore loin. Pour continuer dans un thème d'outre-tombe, il y a de la mortalité dans mon entourage... Habitude 1 est décédée il y a 3 jours.

Voyant que je ne la respectais plus, elle a bien tenté de me prévenir! Pendant 4 jours, elle me donnait le goût d'aller prendre une marche jusqu'à l'épicerie, d'aller faire une promenade en forêt avec les enfants, de faire un peu de musculation... Rien à faire, malgré son insistance, je suis resté sédentaire. Étant rendue moribonde, elle a mis elle-même fin à ses jours en signe de révolte. Depuis qu'elle n'est plus, je n'ai d'abord remarqué qu'une différence subtile, les idées d'activités ne me venaient plus en tête naturellement. Ensuite, son départ s'est fait plus présent pour atteindre son apogé aujourd'hui, quand j'ai réalisé que "Oh non, mon genou va mieux, il faudrait bien que je recommence à bouger bientôt". Donc, devant la triste découverte qu'il ne faut que 4 jours pour perdre une habitude, j'ai pris la décision que demain serait un nouveau départ pour feu Habitude 1. Espérons qu'elle ne sera pas trop difficile à ressuciter!